Logiciel libre, libertariens, fork et analyse de la valeur, ça fait du monde

closeCet article a été publié il y a 10 ans 5 mois 20 jours, il est donc possible qu’il ne soit plus à jour. Les informations proposées sont donc peut-être expirées.

freedomLe présent article vient juste marquer ma solidarité avec mes deux camarades Cyrille Borne et Frédéric Bézies qui se sont dernièrement fendus d’articles ici et énonçant bien haut certaines vérités qui ne plaisent pas au clan des libristes ou peut-être devrais-je dire libertariens ou libertaires ?

J’avoue ne pas être assez calé en la matière pour trancher entre les deux termes. Mais pour moi cela revient à dire  je suis libre de faire ce que je veux, de forker, quand je le veux ce que je veux sans avoir à rendre d’autres comptes qu’à moi même et d’affirmer de surcroît que c’est l’essence du logiciel libre.

Je m’oppose absolument à cette vision des logiciels libres. Ils sont par nature conçus pour mettre en commun, rassembler les énergies et ne pas les disperser. C’est une question de responsabilité vis-à-vis du reste de la société dans laquelle nous vivons.

Et quand je parle de société, je ne parle pas de ceux qui nous gouvernent, mais de mon voisin, de cette personne que je croise quand je fais mes courses ou qui fait la queue au guichet de La Poste pour retirer son colis. Les « gens » en somme, qui bien souvent ne comprennent rien ou pas grand-chose à l’informatique et veulent juste quelque chose « qui marche ».

En terme plus châtié que mes voisins, j’ai déjà critiqué cette tendance des développeurs du logiciel libre à faire, refaire, sans cesse, sans jamais se poser la question de la valeur. Vous pouvez relire cet article sur le sujet qui date de quelques mois.

Et c’est exactement le fond du problème que soulève Frédéric dans son article. Quelle est la valeur apportée par une nouvelle distribution GNU/Linux par rapport à celles qui existent déjà. C’est une question de point de vue, de qui fait l’analyse. Du point de vue de celui qui se lance dans le projet la plus-value pour lui est évidente. Mais l’est-elle du point de vue de l’intérêt général ? Souvent non.

Et on ne parle là que des distributions GNU/Linux. Que devrait-on dire du domaine des CMS ou logiciel de gestion de contenu, là aussi terrible gâchis d’énergie… On pourrait allonger la liste sur beaucoup de secteurs couverts par le logiciel libre. Alors que paradoxalement d’autres secteurs, notamment les applications métiers restent des parents pauvres du logiciel libre.

Pour rester sur le domaine des distributions GNU/Linux pour le poste de travail, le destin est probablement scellé avec la disparition du « Personal Computer » tel qu’on l’a connu depuis les années 80, même si ce dernier mettra encore pas mal de temps avant de totalement disparaître, remplacé par, je l’espère, une machine plus polyvalente et surtout « polymorphe » à l’image de ce que présente Samsung.

Mais ce ne sont là que des constats, encore faut-il proposer. Personnellement je pense avoir essayé de proposer sur ce blog, dont voici quelques exemples :

C’est sans parler non plus du troll agaçant qui rode sur les commentaires de ce blog et qui n’a de cesse de dénoncer de façon certes provocatrice, mais c’est son style et sa méthode, les dérives pointées du doigt par mes deux compères et bien d’autres, mais qui ne manque pas de propositions (clique droit pour afficher l’image de fond…).

C’est sans parler des heures à faire des propositions à des élus, entreprises, associations qui hélas restent souvent « bloqué » face à des propositions dont elles n’ont pas l’habitude et qui impliquerait une remise en cause profonde de leur mode opératoire.

Mais si ce problème de gâchis d’énergie n’était que le seul des soucis du logiciel libre, ce ne serait à la limite pas très grave. Il y a bien d’autres problèmes dont l’un des moindres est l’inadéquation du système monétaire et économique dans lequel nous vivons avec le concept même du logiciel libre  : la rareté contre l’abondance. Mais ce sera pour une autre fois 😉

Crédit image : Certains droits réservés par Mervi Eskelinen aka tasselflower

Philippe Scoffoni

Je barbote dans la mare informatique depuis 30 ans (premier ordinateur à 16 ans, un ORIC ATMOS) et je travaille à mon compte au travers de ma société Open-DSI. J'accompagne les associations, TPE et PME dans leurs choix et dans la mise en oeuvre se solutions informatiques libres.

27 réponses

  1. cep dit :

    « l’inadéquation du système monétaire et économique dans lequel nous vivons avec le concept même du logiciel libre : la rareté contre l’abondance. »

    Là il faudrait peut-être développer un peu. Dit ainsi ce peut-être divagations fumeuses ou, au choix, propos visionnaires.
    Pour le reste du billet, bah toujours le même bla-bla 😉

  2. laurent dit :

    Le problème du forking est que c’est une liberté, qui apparemment exclu un minimum de bons sens. Pour ma part il y a de bonnes et de mauvaises raisons de forker. LibreOffice est de mon point de vue un bon fork car, il avait pour but de parer à des problèmes éventuels liés au rachat d’OpenOffice. C’était don en quelque sorte un fork défensif ou tout du moins préventif. C’est utile. Forker un projet à l’abandon est aussi une bonne méthode.

    Le problème du forking actuellement n’est pas tant le fork en lui même, mais les motivations qui en sont à l’origine. Il arrive bien souvent et ne prenons que le cas des fork Ubuntu, qu’ils ne soient motivé que par l’appât du gain. En gros un truc marche alors on se dépêche de le reprendre pour essayer de gratter les miettes ou dans un autre registre, on va reprendre le truc et faire en sorte d’ajouter ce que les gens n’aiment pas dans le projet initial pour gratter les mécontents.

    Le problème dans ce cas là est un peu le même que dans la finance. Bien souvent il ne s’agit que d’une vision à moyen terme et on ne prend pas en compte la somme de travail que cela implique à long terme. On se place aussi et bien souvent dans un contexte de dépendance vis à vis du projet initial quand il prend sa propre direction (toujours dans le cas d’Ubuntu).

    Bref si ça reste une liberté et cela ne se discute pas, la liberté de penser qu’il s’agit également d’un gros gaspillage n’en est pas moins valable. Pour moi et je le précise de mon propre point de vue (qui n’est pas universel), le fork devrait rester une arme défensive (ou le cas échéant offensive quand il le faut), un outil de soutient (quand un projet n’est plus viable par exemple) et rester intelligent.

    La liberté est belle mais n’exclue pas d’être logique. Choisir l’option la plus appropriée à long terme est une responsabilité dont on ne devrait pas se départir.

  3. Philippe dit :

    @cep comme dit dans l’article ce sera pour une prochaine fois. Mais tu peux commencer à lire ce genre d’approche fumeuse pour voir où je veux en venir. Et ce n’est pas sans lien avec ce genre d’article récent
    Pour ce qui est du reste de l’article qui est du blabla, j’en ai autant à propos de tes réponses en sont elles aussi pour moi 😉
    Nier un problème ne l’a jamais fait disparaître, cf la technique de l’autruche…
    @laurent : merci je me sens moins seul 🙂

  4. Tuxmips dit :

    Bonjour

    Mageia était aussi une très bonne raison de « forker ». MariaDB aussi.
    En revanche histoire de troller un peu: Ubuntu par rapport à Debian … faut voir :-)))
    N’est ce pas *déjà* une dispersion ?
    Vous me répondrez que mageia => mandriva => fedora.
    Certes, mais à l’époque Mandriva fut le première distribution destinée « vraiment » au grand public, bien avant Ubuntu. In fine, Ubuntu en reprenant les objectifs de Mandriva, il aurait peut être été plus productif que M.Shuttleworth rejoigne les rangs de mandriva. 😀

    Deuxième point : parler de vente liée est impropre car il s’agit plutôt de « vente forcée ».
    Voir notamment http://www.cuifavocats.com/Double-condamnation-de-SAMSUNG-la

    Troisième point : les autorités de concurrence françaises et européennes ne traitent pas les VRAIS problèmes concernant le marché pertinent des systèmes d’exploitations pour ordinateurs. Si les consommateurs (tant particuliers que professionnels) avaient la possibilité de lire les VRAIS prix de ce qu’ils achètent, le donne changerait fatalement.

    Moralité : http://colin-verdier.com/le-logiciel-devore-le-monde-depuis-les-etats-unis/

  5. Galuel dit :

    Bien ! 🙂

    Un dernier podcast « Monnaie Libre » le n°40 « Bitcoin, 2 Milliards d’euros » http://monnaielibre.creationmonetaire.info/monnaie-libre-n41-bitcoin-2-milliards-deuros/

    Mais plus essentiellement, la deuxième rencontre technique de développement de OpenUDC vient de se terminer à Paris : http://www.openudc.org/post/2013/09/10/Next-freedom-money-meetings

    La prochaine en Avril 2014. D’ici là on peut toujours librement contribuer au développement d’une monnaie libre.

  6. Cascador dit :

    Hello,

    Je viens de passer 3 bonnes heures à me remettre dans le bain de ce qui semble être le sujet principal de discussions depuis une semaine : le Fork.

    J’ai fait Frederic Bezies, Cyrille Borne, Cep (chez Cyrille donc), j’ai suivi un lien de Fred via terre-des-tux sur irc frugalware puis je suis arrivé chez toi, enfin ! Et dans tout cela, je suis passé chez Wikibuster qui a une manière particulière de bloguer… J’ai été sauvé par ce fil sur le forum de Cyrille : http://cyrille-borne.com/forum/showthread.php?tid=2676 qui m’a permis de mieux comprendre la démarche et les idées de Wikibuster.

    Enfin, c’est le mot ! Je suis pour le fork, on en avait rapidement débattu ici : http://www.deblan.tv/post/464/Fork-le-serpent-qui-se-mord-la-queue. Mais ce n’est pas le but de mon post, je voulais te dire merci ! Merci, merci, merci, et encore merci !

    Il y a un certain nombres de blogueurs français influents qui ont des grandes gueules, je ne critique pas cela mais mon dieu que cela nuit aux débats (débats sur tous les sujets, pas spécialement sur le fork). C’est leur blog, ils n’ont évidemment pas à se conformer à une façon d’écrire, ils écrivent comme ils sont dans la vie de tous les jours. Cependant, communiquer est un art et c’est toi qui sait le mieux l’employer.

    Certains blogs essaient de convaincre (c’est le cas de Wikibuster) mais lorsqu’on arrive sur son blog, on se dit c’est quoi ce hater ! J’ai essayé sincèrement de comprendre sa démarche en lisant quelques textes en allant dans A propos et je suis resté sur mon idée de hater. Grâce au forum de Cyrille, j’ai pu comprendre la démarche de Wikibuster et respecter ses idées (ce qui est de loin le plus important). Pourtant, la conclusion que j’en tire, c’est que Wikibuster a été incapable de me faire rester, comprendre et respecter ses idées sur son propre blog (Wikibuster ce paragraphe est pour toi, j’espère qu’il te servira à progresser dans ta diffusion d’idées).

    De tout ce beau monde, c’est toi Philippe qui est le plus calme, clair, finalement le meilleur communicant mais surtout la personne la mieux placée avec qui débattre.

    Messieurs, Fred, Cyrille, Wikibuster, vous écrivez comme vous êtes, c’est très bien et je ne critique absolument pas, c’est le but premier d’un blog mais par pitié lorsque vous lancez un débat sur un sujet sensible (et vous le savez pertinemment qu’il va être sensible en l’espace de deux secondes), mettez le moins possible de votre ego dans ce débat. Cela parasite vos idées, vos arguments, cela noie le débat dans des conflits d’ego, cela dessert tout simplement l’échange et le débat.

    Je ne dis évidemment pas ça méchamment ni comme un pompeux maître de conférence, encore une fois je ne dis pas de cesser d’écrire comme vous êtes, je dis juste replacer le débat au centre de vos posts svp. Dernière remarque que je vois trop souvent sur les blogs, « si tu n’aimes pas mes idées ou ma façon d’écrire ne soit pas masochiste, personne ne t’oblige à rester ou à poster ». Je pense pour ma part qu’il est très sain d’avoir des opinions contraires à la sienne sinon il n’y a tout simplement pas débats ni échange d’idées mais malheureusement beaucoup de commentaires ne donnent réellement pas envie de participer au débat.

    Philippe, j’espère que tu me pardonneras un si long commentaire mais tant de personnes intelligentes noyées dans des conflits (je ne t’aime pas, moi non plus), je trouve ça extrêmement dommage pour un sujet si intéressant. Bravo et merci à toi pour rester le plus honnête intellectuellement, sans mauvaise foi ou conflits d’ego !

    A tout ceux qui ne comprennent pas mon commentaire, je les invite à suivre les différents liens que j’ai suivi avant d’arriver ici, je pense sincèrement que tout le monde comprendra.

    Tcho !

  7. Philippe dit :

    @Cascador : Merci de ce compliment, j’apprécie car c’est rare et ce qui est rare n’a souvent pas de prix 🙂 Une façon pour moi de rebondir sur ma phrase fumeuse que Cep n’a pas comprise. Le soucis aussi dans ma façon de faire c’est qu’elle ne retient pas l’attention. Souvent la provocation est une façon d’attirer l’attention des gens. Car le soucis pour faire passer des idées, c’est que les gens sur le Web ne vont que vers ce qui est trash et conflictuel. Cet article fait très peu de trafic comparé à d’autres plus consensuels lorsque je dit du bien d’un logiciel libre par exemple 🙂 . Il faut dire que je ne l’ai pas envoyé non plus sur le Planet-Libre, inutile d’aller provoquer les libristes…

  8. Bonob0h dit :

    ah bon il y a un troll qui commentateur qui agace sur ce blog et autres publications ? 😀
    Mais la définition du troll n’est elle pas de seulement pourrir les débats par des arguments autres que le sujets ? :p
    Ne faudrait il pas parler d’agitateur ? 😀 De méchant empêcheur de tourner en libre bordel ? 😉
    Un agitateur qui revendique même la 1ère place depuis le temps qu’il dénonce, tout en apportant d’autres visions ici ou ailleurs 😉
    Enfin bref.

    Petite remarque :
    Il ne faut cependant pas pas oublier que pas seulement les développeurs sont responsables !
    Dans la sac du libre bordel il ne faut pas oublier les fashionlibristegeeks !
    Vous savez tous ces gens qui se veulent à la mode de si ou la et qui prennent partie pour telle distro ou tel cms ou encore tel appli plus qu’une autre pour s’affirmer et s’inclure dans un clan pour avoir l’air d’exister !

    Mais de tous ces constats que faire ?
    Et si la solution était de gagner le max de l’euromillion pour monter une dictature de l’EquiLibre ?
    Une dictature qui prenne soin de monter aussi le reformatage et l’enseignement dès l’enfance pour apprendre à vivre dans la liberté de l’intérêt général ?
    Bien sur si un milliardaire passe par la et veux donner sa fortune pour faire un monde EquiLibré qu’il n’hésite pas.
    Une autre solution serait elle un mega projet et appel à financement en crowdfunding ? Lancer le plus gros projet de tous les temps ?

    En attendant je vous suggère une petite lecture d’un non libriste mais qui pointe bien un des autres problème majeur du libre :
    http://clesnes.blog.lemonde.fr/2013/10/22/jaron-lanier-linternet-ruine-la-classe-moyenne/
    http://www.laviedesidees.fr/Misere-de-l-humanite-numerique.html#.Um-ZBpNNFa0.twitter

    Et pour le fun sur les monnaies :
    http://www.journaldugeek.com/2013/10/29/achat-appartement-bitcoins
    ou je me dis que je suis bien con de ne pas être spéculateur

    Bonne lectures 😉

  9. Wikibuster dit :

    Bonjour Cascador,

    Je suis surpris par tes critiques mais d’autres ont fait les mêmes… A mon avis le blog (Wikibuster) est confus pour certains car il n’y a pas qu’un seul auteur mais des quantités puisque tous les articles signés proviennent d’horizons très divers, le site est une accumulation de témoignages et d’analyses, plus qu’un blog perso. Ensuite c’est beaucoup moins un objectif pour moi de « convaincre » que de dénoncer, je dis à qui veut l’entendre d’allez vérifier mes affirmations ce qui est très facile en particulier sur Wikipédia. Maintenant si les gens se fichent que Wikipédia soit géré comme une dictature et si seuls comptent les articles gratuits là ça ne se discute plus à mon avis.

    Sur le logiciel libre mon point de vue est assez sévère c’est vrai, je pense que c’est une farce énorme qui laissera sur le carreau beaucoup de gens qui auront cru trop facilement au conte de fées. Que des entreprises (IBM, Google, etc.) mutualisent leurs dépenses pour produire Linux c’est rationnel, mais qu’on présente ce phénomène comme un mouvement de masse de 10000 développeurs altruistes qui s’opposent au monde marchand, là c’est une escroquerie monstrueuse à mon avis. Les faits sont là et ils sont faciles à vérifier.

    Cordialement,
    Wikibuster

  10. Bonob0h dit :

    @wikibuster tu oublie les je ne sais combien de milliers de geeks et autres qui font des traductions et support bénévolement aux profits d’entreprises comme Ubuntu et de quelques autres qui après avoir monté un groupe de développement d’un projet « libre » voient quelques dirigeants monter une boite à leur seul profits fait aussi partie de l’escroquerie !

  11. Wikibuster dit :

    @Bonob0h : Je ne connais pas toute l’histoire du libre (loin de là !) mais je sais par exemple que Google a rendu Androïd (issu de Linux) fermé et propriétaire de fait avec un tour de passe-passe sur l’outil de développement. C’est une entourloupe que je ne vois pas dénoncée très souvent par les fans du libres, on se demande bien pourquoi ?

  12. Bonob0h dit :

    @ Wikibuster … Le coup de gogole n’est pas le seul 😉 loin de la … que pense du de freebsd devenu mac osX ? 😉 quand n’être pas souvent dénoncer il te suffira de constater au moins un exemple sur ce site de comment s’y prennent les voleurs quand tu les dénonces … et qu’automatiquement ils auront avec eux tous les aveugles qui les suivent comme des moutons …

    Mais comme le dit l’article de philippe il n’y a pas que les libristes qui sont aveugles sourds et donc peux réactifs … et pourtant certains tentent de faire autrement mais trouvent peux de participants quand ce n’est pas des erreurs de castings qui viennent casser ce que tu mets en place et te font perdre du temps !

    Alors si ceux qui pensent autrement venaient se bouger a le faire … on ne demande pas mieux

  13. Wikibuster dit :

    @Bonob0h : Eh oui la réalité toute crue c’est que Linux est financé quasiment intégralement par des boîtes de premier plan donc il est logique qu’elles récupèrent leurs billes à la sortie. Sur le site de Linux on lit que 75% des développeurs sont des salariés (!!!) mais où est l’altruisme là-dedans ? Et il y a surement pire, on ne dit pas quel pourcentage de Linux ces salariés réalisent, est-ce 90%… 95% ?

  14. Bonob0h dit :

    @wikibuster le libre n’est pas que Linux … et un système n’est pas que le code !
    Il faut aussi penser aux documentations testeurs et autres qui assurent le support gratuitement … et a bien y regarder on devrait aussi se rendre compte qu’il y a plus de travail réalisé … par des bénévoles … que pour le le pur code ! Et LA se pose un problème comme celui d’Unbuntu par exemple …

    Il y a aussi toutes les appli et autres cms ou assimilés qui ne sont pas le fait d’entreprise mais qui en usent grâce aux bénévolat et dont il faut tirer les conséquences … comme celles du crowdsourcing et les dérives dénoncées par Jaron dans les liens d’un précédent commentaire dans cet article

  15. Wikibuster dit :

    @Bonob0h : Là ça me dépasse je n’y connais rien mais je ne demande qu’à me documenter. 🙂

  16. bastien dit :

    Comme le dit laurent, c’est l’un des risques de la liberté. Pour faire une analogie avec les libertariens dont tu parle et cet « exces » de liberté : ces gens sont ceux qui font partie des lobby de défense du port d’armes à feu aux USA (voir eric raymond) dans un but d’autodéfense comme leur permet l’histoire de leur pays. Ce sont par extension les adeptes du survivalisme (chacun pour soi). Les libertaires ont la même base concernant le souhait de liberté totale (s’opposant aux formes de gouvernement/gouvernance) mais s’en éloignent avec un coté plus altruiste : les premiers seraient des anarchistes de droite (raymond, schmidt…), les second des anarchistes de gauche (je n’ai pas de nom dans le monde de l’informatique, notre système favorise plutôt les premiers). Pour résumer, « être libre c’est bien, mais on est par là même libre d’être con » (citation d’un chamelier marocain)! Mais vu que l’embrigadement à la bonté n’a jamais existé, il me semble bon de tolérer quelques forks. Il y a quelques années, j’étais sous windows/ignorant du libre, monde que j’ai découvert grâce à ubuntu. Maintenant j’utilise debian, et je me garderais bien de cracher sur ce fork (bien que je sois d’accord avec la dérive commerciale de la distrib, mais les anciens du libre l’avaient vu venir non ?). Enfin, je dirais que c’est en essayant de nouvelles voies que l’on trouve le bon chemin, donc même si un fork semble voué à l’echec, il est toujours bon d’essayer d’autres façon de faire.

  17. Wikibuster dit :

    Cette histoire de « libertariens » est une grosse embrouille, je ne pense pas qu’on puisse faire le moindre lien avec l’expression « anarchiste de droite » qui à ma connaissance n’est qu’une formule journalistique ou d’auteur pour qualifier quelques personnalités françaises viscéralement réfractaires à l’establishment républicain et intellectuel mais franchement pas de gauche par ailleurs. Les libertariens sont une variante de libéraux américains et ils s’intéressent surtout à leur propre liberté, par exemple celle d’entreprendre et de s’enrichir. Leur credo serait qu’il ne peut que sortir du bon de l’état de liberté, mon opinion personnelle est qu’ils pensent surtout qu’ils sont plus malins que les autres et qu’il sortira toujours quelque chose de bon pour eux-mêmes, sans que le sort des autres les soucie plus que ça. Les libertaires sont des anarchistes mais le terme est plus doux, « anarchiste » fait plutôt penser à opposition politique frontale avec l’ordre établi (contre l’Etat, l’école, l’armée, la religion par exemple), « libertaire » fait plutôt référence à une culture anti-autoritaire pacifique. Les anarchistes conçoivent la liberté comme un idéal à rechercher (et dont tout le monde devrait bénéficier), ils sont persuadés pour la plupart que ce « combat » est sans fin. Si la plupart des revendications anarchistes du XIXème ont été intégrées dans la société actuelle (en France), les anarchistes sont toujours minoritaires, mais ils seront toujours là.

  18. bastien dit :

    En effet « y’en à pas un sur cent, mais pourtant ils existent ». Je ne suis pas fan du gauche/droite, je l’utilise juste pour opposer une doctrine humaniste à une doctrine individualiste. Personnellement c’est liberal qui ne veut plus rien dire pour moi (pour la liberté ok, mais celle de qui ? l’économie ? l’individu ?)

  19. Bonob0h dit :

    @wikibuster et bastien .. l’important n’est pas d’analyser ce qu’on sait déjà mais de construire autrement un EquiLibre …

    Un EquiLibre pour lequel il faut autant des codeurs que communicants que donateurs … particuliers, entreprises, asso, collectivités …

    Un EquiLibre qui au lieu de seulement suivre prendre de l’avance avec notamment une sorte de rupture par le Web3D++

    Un Web3D++ qui lui inclus et fait interagir tous les numériques Cf Image de fond de http://twitter.com/meza_lab … qui parle de technos mais aussi et avant tout des usages accessibles dès maintenant et dès 3/5 ans

  20. Wikibuster dit :

    Les anarchistes (les « vrais ») sont par définition individualistes, pour comprendre le paradoxe (apparent) entre leur individualisme et leur « altruisme » il faut lire « L’unique et sa propriété » (http://classiques.uqac.ca/classiques/stirner_max/stirner_max.html), de Max Stirner, ou plutôt un résumé car c’est de la philosophie et donc c’est imbitable pour le commun des mortels. 😉

  21. Mélodie dit :

    > Quelle est la valeur apportée par une nouvelle distribution GNU/Linux par rapport à celles qui existent déjà. C’est une question de point de vue, de qui fait l’analyse. Du point de vue de celui qui se lance dans le projet la plus-value pour lui est évidente. Mais l’est-elle du point de vue de l’intérêt général ? Souvent non.

    Il manque un paramètre : l’intérêt dans le temps. Pourquoi ? Parce que forker peut ne pas vouloir juste dire « réinventer la roue », ou encore « refaire ce qui existe déjà mais autrement ». Cela peut vouloir dire « s’ appuyer sur ce qui existe pour apprendre à coder, ou à coder mieux ». Cela peut encore vouloir dire « donner une orientation différente à un programme ou à une distribution, pour l’adapter à ses propres besoins, puis ne pas hésiter à partager pour que d’autres puissent en profiter ».

    Et ainsi ce que d’ aucuns voient comme une faiblesse en considérant l’énergie employée vu sous l’angle des HTU : Heures de Travail par Humain, représente quelque chose de totalement différent, et même plus d’une chose différente: progression personnelle, confrontation de son travail de création avec les retours de la communauté, et oui, il y a des forks en pagaille ! Et alors ?

    Et alors dans les années à venir, chacun pourra, avec les outils et les documentations fournis aussi par la communauté du Libre, cuisiner sa petite distribution personnelle*, forkée de Ubuntu, de Debian, ou de Mageia, (pour ne citer que les plus connues disposant d’outils le permettant de manière relativement facile), et qui ne sera jamais exactement comme celle du voisin ! \o/

    Imaginez les voisins épatés : « Oh, il est beau ton ordinat’heur’h! Tu peux me faire un O-S kom’ le tien ? 0_0 ».

    🙂

    * De nombreux utilisateurs un peu habitués aux systèmes GNU/Linux sont déjà dans ce cas de figure, et emploient l’un ou l’autre des programmes prêts à l’emploi disponibles pour produire des créations originales et intéressantes en mélangeant les ingrédients à leur idée.

  22. Bonob0h dit :

    @melodie qui oublie de se poser certaines questions comme :

    l’informatique doit elle être au services des hommes ou leur compliquer la vie pour créer un besoin pour les seuls informaticiens alors que les utilisateurs n’ont pas ce qui leur manque comme la simplicité d’usage etc ?

    La diversité n’est elle pas un frein aux usage et des complications pour le commun des mortel utilisateurs qui par la ne vont pas se prendre la tête mais aller vers le plus simple et déjà plus utilisé car déjà ça le rassure de savoir qu’une majorité utilise déjà la même chose ?

    Ce que je fait en forkant n’est il pas participer a une pollution numérique qui fait que devant passer du temps a tester bricoler etc les utilisateurs ne produisent pas pour l’intérêt général ?

    Quel risque je fais prendre a l’utilisateur si je propose une énième solution et qu’ensuite je préfère aller a la piscine plutôt que de coder pour enrichir mon développement et que d’autres ne poursuivent pas ?

    Etc etc …

    Pour finir il ne faut pas oublier que le libre est en partie née et s’est développer contre le proprio avec donc une philosophie, vision de concurrencer pour rendre accessible au plus grand nombre ! Nous en sommes bien loin avec les chacun pour soit comme autant de petits villages gaulois sans potion magique 😉

    Il serait donc temps de redresser la barre et de prendre de l’avance car pour le moment le libre est avant tout trop souvent copieur de proprio et non pas précurseur

    La diversité pourra être de mise après que l’unité soit faite

  23. Wikibuster dit :

    Une stratégie de développement pour Linux ? Je me demande si vous mesurez à quel point ce système est déconnecté de l’usage du public. Linux a une carte à jouer sur les serveurs pro, le reste n’est que masturbation intellectuelle à mon humble avis de gens qui pour la plupart ne sont même pas informaticiens.

  24. Bonob0h dit :

    @wikibuster Tiens donc le libre ne serait donc destiné qu’à des pro !

    ça fait longtemps que je ne l’avais pas lu celle la !

    Android n’est il pas un linux par exemple ? Combien d’appli de simple boussole sur android ? N’est ce pas déjà la une pollution numérique ?

    Mac OS n’est il pas un unix ? Rhooo des non informaticiens utilisent un système unix !

    Et les logiciels ?
    Sans parler des CMS, Erp, CRM, etc ? Eux aussi ne sont que pour les pro ?
    Tiens mais au fait il y a une pub google avec un type qui n’est pas pilote de ligne mais pilote un simu !

    Quand aux pros il y en a qui font des calculs notamment de simulation de consommation électrique dont la consommation est à 10 % destinées au numérique alors qu’au moins un milliard d’être humain n’a pas la fée électricité pendant que quelques autres surconsomment !

    Bref les pros devraient aussi se soucier des utilisateurs et non pas visiblement comme certain les mépriser et ce alors même que la conception d’un outil n’est pas que du codage et encore moins sa diffusion qui peux faire appel à de nombreuses autres compétences sans même parler du support !

    Pour conclure : dans les années 1960 les caravelles d’une des lignes les plus encombrée Paris Toulouse n’avaient comme passager que des ingé aéronautique ! A la même époque le transport aérien était réservé aux classes moyennes / haute !

    Mais ça c’était avant !

  25. Wikibuster dit :

    Ah oui en effet j’oubliais complètement Androïd (et Mac OS), mais pour aller dire que c’est encore du « libre » il faut avoir la foi ! Unix a toujours souffert d’être un système d’informaticiens pour informaticiens et Linux lui a emboité le pas, ces gens sont étroits d’esprit, imbus des pitoyables connaissances techniques qu’ils croient les rendre plus intelligents que les autres, le résultat est là, Linux a fait un flop sur les PC alors qu’il était gratuit. RIP, rien à regretter.

  26. Bonob0h dit :

    Faut il pour autant ne rien faire et laisser faire ?

    Certains aimeraient bien arrêter de blablater à ressasser qu’il y a un autre avenir au libre et notamment en prenant de l’avance comme avec https://twitter.com/meza_lab/ au lieu de simplement suivre

  27. Wikibuster dit :

    Peut-être je n’en sais rien ce n’est pas mon domaine, je crois seulement que beaucoup de gens rêvent autour du logiciel sans comprendre ce que c’est, projetteraient-ils autant de fantasmes sur une autre technologie comme l’automobile ou l’électroménager, j’en doute. Il faut arrêter de perdre son temps…